#2
Je n’ai pas spécialement d’inspiration mais j’ai acheté une BD sur la santé mentale. Et en la lisant je me suis dit que ce serait bien que j’écrive.
Alors je m’exécute.
Je crois qu’aujourd’hui est un jour ok.
J’ai dormi, je ne me suis pas réveillée angoissée, je vais voir des gens.
Oui mais voilà je ne ressens rien. Mon cerveau est encore bloqué, dans l’impossibilité de ressentir de la joie ou quoique ce soit de positif.
Ce n’est que le mal-être ou l’absence d’émotion.
Le mode survie est enclenché.
En 2015, j’ai demandé à prendre des médicaments, mais avant cela, mon mode normal était mon état actuel.
De la survie, un état d’hypervigilance et d’angoisse permanent.
Je ne dis pas que c’était mieux mais je n’avais pas gouté au mieux et ça fait pour moi une différence fondamentale.
Ma norme s’est déplacée et désormais les périodes de dépression sont un immense océan de désespoir à regretter mon état normal.
Et pourtant, il a fallu faire du chemin en thérapie pour que la crise ne soit plus mon référentiel et que j’accepte d’aller bien.
Mais désormais c’est devenu ma vie. Et la dépression me rappelle sans doute à quel point c’est précieux mais surtout fragile.
Mais cet état normal n’est-il pas qu’une illusion chimique? Comment accepter que la dépression reviendra toujours? Comment ne pas vouloir disparaitre à l’idée d’aller mal à nouveau? Et surtout comment penser qu’on peut aller mieux quand tout ce qu’on ressens c’est le désespoir, la douleur, la tristesse, l’angoisse, le désabusement?
Comment serait-il possible d’aller mieux depuis l’état de crise?
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