Si la thérapie a pris fin (a minima une pause), les explorations mentales et les pensées parasites n'ont pas déserté.
Je me dis régulièrement que mes proches ne m'apprécient pas plus que ça. Qu'ils font ça par gentillesse et qu'ils ont tellement mieux comme relation.

Souvent, je me demande quel intérêt on me trouve. J'ai le sentiment de ne pas être intéressante, d'être une vieille personne qui ne fait que raconter des anecdotes comme si elle avait 70 ans alors que j'en ai quasi moitié moins.
D'ailleurs, avoir toujours une anecdote à raconter est un trait de personnalité que me donnent mes amies. Et si je suis honnête, il me fait honte.

Je suis aujourd'hui capable de savoir qu'on m'aime, de le voir dans les yeux des gens. Mais le pourquoi me paraît toujours un mystère. Je ne sais pas ce que j'ai à apporter au monde. Pourquoi mes proches m'affectionnent?

Que puis-je bien dire d'intéressant ? Pourquoi je radote autant? Est-ce que mes amies m'apprécient vraiment ? Comment le peuvent-elles?

Je me refais régulièrement le film et je me dégoûte. Je me revois me répéter et prendre trop de place dans la conversation.

J'ai l'impression de passer mon temps à faire du small talk. J'en ai longtemps été incapable, et maintenant que j'ai acquis cette capacité n'a-t-elle pas totalement fait disparaître les conversations profondes et intimes?

Je sais aujourd'hui éloigner rapidement ces pensées parasites et savoir qu'elles ne sont pas la réalité. Elles demeurent pourtant récurrentes et je me questionne toujours sur ce que je peux apporter au monde et ce qu'on peut bien me trouver. Je doute encore de moi, de ma valeur, de mon intérêt, j'en viens même à être dégoûtée de moi-même.

Je ne parviens pas à me reconnaître dans cette personne que je perçois et que je renvoie aux autres. Suis-je la seule? Suis-je normale ?

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