#9
Je me sens : mouais
Pas au fond du trou mais tout de même pas au mieux. Je n'ai envie de rien. Je peux végéter des heures devant des séries. J'ai envie de rester au lit.
J'ai à nouveau changé de régulateur d'humeur. Je ne sais pas si tout ceci est lié. Ou si je dois simplement m'habituer à cet état de santé mentale végétative.
J'ai repris le travail. La joie de retrouver les collègues. Le ras-le-bol déjà là des transports.
J'en viens même à trouver cela violent. Tant de trajet, tant de problèmes, tant d'itinéraires bis à prendre, de cohue, de manque d'espace vital.
Je n'ai pas souvenir d'en être jamais arrivée à ce point avec les transports parisiens. Au-delà de la colère et de la honte de ce service d'une si piètre qualité, il y a l'épuisement.
Alors peut-être que c'est seulement le temps de se réhabituer. Ou peut-être ai-je tellement perdu l'habitude que j'ai atteint un point de non-retour.
Et puis le manque d'espace pour un loyer délirant. Le sentiment de n'avoir jamais assez pour profiter de la vie. De passer plus de la moitié de mon revenu dans des choses qui sont essentielles sans être un plaisir.
Je crois que la conclusion est claire : je suis épuisée et pas sortie d'affaire.
J'ai cru que la reprise mettrait un coup à cette humeur morose, à l'ennui, à la fatigue. Mais il est sans doute trop tôt. Je dois me montrer trop impatiente. Je ne peux pas lutter, à mon grand damn, contre la chimie défaillante de mon cerveau.
Je crois que je suis une personne pleine de vie, toujours partante, curieuse, animée, sociable, pleine de ressources. Et pourtant mon cerveau me flingue. Mon cerveau ne peut pas me donner ce que je souhaite. Juste une vie paisible et heureuse.
J'ai envie de pleurer de ce sur-place, de ce vide intérieur, de ces émotions soit trop down soit trop neutres. Je n'en peux plus, je n'en peux simplement plus d'être à la merci d'une chose qui me dépasse alors qu'elle m'appartient.
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