Depuis quelques semaines, un mot résume parfaitement mes interactions avec les hommes sur le plan sentimentalo-sexuel : L’HUMILIATION

C’est un ressenti qui raisonne fort et qui me grignote l’égo et le cœur.

Je m’étais déjà sentie flouée, rejetée, mal-aimée, jugée mais encore jamais je n’avais ressenti si fort leur capacité à nous humilier.

Je suis hétéro, je me sens condamnée à relationner avec des hommes, mais je n’en peux plus.

Je n’en peux plus d’être trop grosse à leur goût et de voir leur regard fuyant quand ils n’assument pas que je ne leur plais pas.

Je n’en peux plus d’être trop intelligente et cultivée pour leur égo, de les sentir menacés et d’en devenir désagréables.

Je n’en peux plus de leur fausse gentillesse, de la bienveillance qui te diminue.

Je n’en peux plus de me sentir rejetée au moindre détail alors qu’ils ont une notion d’hygiène, de style et de respect plus que discutable.

Je n’en peux plus de chialer pour des mecs avec qui je n’ai même pas envie de me projeter, mais qui savent pourtant où taper.

Je n’en peux plus de leur lâcheté.

Je n’en peux plus de passer pour une hystérique radicale.

Et surtout je n’en peux plus de penser que quoiqu’il arrive, à un moment ou à un autre l’homme que je fréquente, et même l’homme qui est mon ami, va me décevoir car il est un homme, éduqué en tant qu’homme, avec tous les biais que cela amène.

Je n’en peux plus de me remettre en question, de me ruiner chez la psy, alors que c’est un problème structurel. Qu’être grosse fera toujours de moi une femme plus rejetée qu’une mince. Qu’être traitée comme la dernière des merdes est humiliant, quelle que soit notre niveau de confiance en nous. Je n’ai pas de problème, les hommes ont un problème et sont le problème !

Je n’en peux plus de leur malveillance, de leur méchanceté, de leur assurance, de leur lâcheté, de leur victimisation, de leur fragilité, des not all men.

Je n’en peux plus de me méfier d’eux, d’être aigrie et amère par leur faute.

Je n’en peux plus d’avoir honte de raconter ce qu’il me font vivre car je prends le risque de les côtoyer.