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J’étais en train de danser dans mon salon, quand je me suis rappelée que je me sentais particulièrement bien en ce moment. 

Certes, l’actualité mondiale est angoissante et je suis toujours sous antidépresseur. Mais après presque 2 ans d’une dépression sans fin, je peux dire avec certitude qu’elle est terminée et que je suis dans une phase normale de ma vie. 

Et puis je me suis demandée si ce bien être n’était pas en partie dû à mon célibat imposé. 

Je ne me sens jamais aussi bien avec moi-même que seule, sans mec pour pirater mon cerveau et me faire douter de moi par son silence, par un mot que je vais interpréter négativement. Sans mec pour occuper la quasi intégralité de mes pensées.

C’est encore difficile de ne pas avoir envie de relationner, de ne pas avoir envie de tendresse, de sexe, de cette “special person”, de ne pas avoir envie de discuter avec un nouveau mec via une appli. Mais pour autant, je prends conscience de la liberté d’esprit que me donne le célibat. 

Mon bien-être n’est pas dépendant de mes intéractions avec un énième tocard qui ne me donne pas la valeur et l’attention que je mérite. Je ne me sens pas nulle ou pas aimée parce qu’un mec me sort une disquette pour ne pas me revoir. Je ne vis plus de ghosting. 

Et je ne peux pas ne pas lier cette tranquillité à ma quiétude d’esprit actuelle. 

C’est horrible de constater que je suis mieux seule qu’en relation avec un/des homme(s). Mais je n’ai plus envie de m’en vouloir pour penser une chose pareille. Je ne veux plus me sentir responsable du fait que mes relations ne fonctionnent pas. Contrairement à la majorité des mecs que j’ai pu rencontrer, j’ai fait une longue thérapie et même plusieurs afin de cibler des problématiques précises. Je me demande même actuellement si j’en ai encore besoin ou pas, alors que je pourrais me contenter de ne pas me poser la question et de vivre ma vie. 

Je n’ai plus envie de me dire que j’ai un soucis avec les hommes car j’ai utilisé le mot “tocard” plus haut. Je n’ai pas envie de tomber dans le not all men. Je ne suis pas responsable de la réputation qu’ils se font, du fait qu’ils confirment régulièrement les a priori qu’on a sur eux. Je n’ai pas envie d’être responsable de leur lâcheté ni de me taire sur l’avis que j’ai à ce sujet. 

Certes j’ai envie d’avoir un amoureux, de me projeter, de me sentir bien avec un mec, de lui faire confiance et de rêver un peu. J’ai envie de me sentir en confiance et de rencontrer quelqu’un qui ne fait pas basculer mon cerveau dans la peur et l’angoisse. 

Mais je ne veux pas taire mon avis : une grande majorité de mecs ont besoin de faire une thérapie et sont de gros lâches dans les relations qu’ils ont aux femmes. Ils attendent de nous une perfection qu’ils ne s’appliquent pas à eux même et se servent du moindre “faux-pas” de notre part pour nous rendre responsables de l’échec de la relation. 

Je suis fatiguée de me remettre en question au-delà de ma propre responsabilité dans chaque relation que j’entretiens. 

Je ne veux plus porter leurs bagages.

Je ne veux plus que mon cerveau soit pollué par la peur, par l’angoisse, par de longues réflexions sur le fait de lui écrire ou pas, de ce que je suis autorisée à dire ou pas.

Je ne veux plus m’interdire de me projeter.*

Je ne veux plus que mon bien-être soit fonction de la validation d’un mec.

Je ne veux plus que dire tout cela signifie que je déteste les hommes.

Vive le célibat imposé et le temps de cerveau men-free!

Extension du domaine de la meuf

Extension du domaine de la meuf

Par Emilie Bee