#16

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Je n’ai actuellement pas le temps de cerveau disponible pour épiloguer sur le dating, sur les turpitudes masculines. 

Trop occupée à être au fond du gouffre et à me détester. 

Tout me paraît à la fois douloureux et incroyablement clair. 

Je ne sais pas m’entourer, je ne me sens pas aimée, je me déteste et je ne vois pas d’amour ni de désir dans le regard des hommes. 

Je ne fais pas partie de ces femmes dans la normes, de celles avec qui ont s’imagine quand on fantasme sur l’amour, sur une partenaire. 

Je ne suis rien de tout ça. 

Les hommes sont d’accord pour m’avoir dans leur lit, mais n’assumeraient jamais de sortir dans la rue avec moi, de se montrer tendre avec une petite grosse. Ce n’est pas beau pour l’image une petite grosse, on se projette pas sur les photos de mariage avec une meuf comme moi, on fait pas de plan de vacances. On change d’avis après une nuit “finalement tu me plais pas tant que ça.”

J’ai beau écouter les messages de la société, essayer de m’aimer comme je suis, de m’accepter au moins. Mais je suis confrontée à la réalité, à ce que les hommes me projettent et ce n’est jamais positif, ce n’est jamais du long terme, ce n’est jamais de l’amour ou quelque chose qui y ressemble. 

C’est du désir à moitié assumé, c’est des yeux au ciel face à mon féminisme. Les hommes n’aiment ni mon corps ni mon esprit. Je ne suis pas de celles qu’on a envie d’aimer, un peu trop grosse, un peu trop petite, un peu trop intelligente pour que ça fasse bien en soirée. Je ne décore pas bien le salon, je prends trop de place physiquement et en paroles. 

Je me déteste, de donner autant d’importance à leur regard, à leur avis. 

Je me déteste de me détester autant. 

Extension du domaine de la meuf

Extension du domaine de la meuf

Par Emilie Bee