Voilà plusieurs semaines que j’ai envie d’écrire, de m’exprimer. 

Évidemment le sujet central est ma vie sentimentale, ce qui m’énerve au plus haut point, tant la vie est faite de centres d’intérêt bien plus exaltants que de trouver l’amour à tout prix, n’importe où et en tout temps. Et surtout y a quand même bien plus intéressant que de donner de son temps aux hommes cis. 

J’ai donc décidé de reprendre le titre que j’avais donné à mes deux articles publiés (trop fière de moi) dans feu Retard Magazine aka Extension du domaine de la meuf. 

C’est donc parti pour être vénère contre les hommes et le patriarcat ! 

Aujourd’hui j’ai envie de parler de colère et de pardon. De cette manie qu’on a de demander aux femmes de pardonner, cumulée à celle de nous traiter d’hystérique dès qu’on exprime un peu trop nos émotions.

Mes 5 ans d’analyse m’ont permis d’évacuer ma colère intérieure contre le monde entier, et surtout contre ma mère. Je suis ravie d’en être débarrassée, c’était clairement pas une vie. 

Néanmoins, je me réconcilie petit à petit avec cette émotion, pas la colère qui te bouffe, celle que tu exprimes. 

Celle que tu envoies dans la gueule du énième mec qui a un comportement de merde, qui est lâche, qui sait pas présenter des excuses, qui te dit que le problème c’est toi, celui qui te dit que tu t’emportes pour rien et que quand même t’exagère un peu d’être aussi radicale dans ton féminisme et de ne lire que des meufs alors que le meilleur livre de la terre est écrit par un homme. Et puis tu serais pas dans la course à l’oppression d’ailleurs? 

J’en ai marre de faire le dos rond. J’en ai marre d’être plus intelligente que l’autre. J’ai entendu cette phrase TELLEMENT de fois. On m’a demandé régulièrement de prendre les choses avec plus de hauteur car j’en avais les capacités intellectuelles. Mais excusez-moi, quel que soit mon génie j’ai le droit de dire quand on me pompe l’air et j’ai encore plus le droit de répondre sur le même ton que celui qui m’attaque. 

Il y a quelques semaines, un ex a commencé à mal me parler par mail. Il faut dire que c’est sa spécialité. Me reparler l’air de rien (et surtout sans AUCUNE intention bien évidemment), être sympa le temps que je sois à l’aise, puis lancer la petite phrase qui me fera me sentir comme une merde. Quand en retour je l’ai traité de boomer, le monsieur a dit que quand même c’était pas une réaction très mature et intelligente. Alors que lui il a le droit bien évidemment. 

Quelques semaines plus tard je lui ai réécrit, pour lui demander de ne plus jamais me contacter car j’en avais assez de me sentir diminuée à son contact et de marcher sur des œufs par peur de sa réaction. Je sais qu’il ne voudra pas comprendre ce que je dis, qu’il ne se remettra pas en question et qu’il pensera que je suis juste une vieille meuf trop féministe qui déteste les hommes. 

La vérité c’est bien évidemment qu’il est toxique à mon égard et surtout qu’il se comporte comme un dominant, qui refuse toute remise en question et toute forme d’excuses. 

Et dans cette saine colère qui m’anime actuellement, j’ai décidé de réclamer des excuses ou de tout cramer. 

Hors de question de laisser le temps faire son œuvre sans exprimer à un mec qu’il s’est comporté comme un connard. Hors de question de couvrir une infidélité quand tu m’as menti sur ta situation amoureuse. Le temps fait son œuvre pour que je digère, que je guérisse, pas que je pardonne. Le pardon je le réserve aux gens qui m’aiment, qui m’expriment de l’empathie et de la compassion. Le pardon c’est pour ma famille, mes copines, mes sœurs féministes (mais pas Marlène Schiappa) et pour les moins de 18 ans qui ont pas encore un cerveau totalement formé. 

Toi homme adulte qui se comporte comme la dernière des merdes, tu récolteras ma colère.