Brume
J'avais prévu d'écrire sur le positif. Et puis la vie m'a rattrapée. J'ai eu une fin d'année extrêmement intense, où j'ai choisi sciemment de ne pas m'écouter car je voulais aller au bout de quelque chose.
Je savais que j'allais probablement le payer. Ce jour est arrivé.
Je n'ai à présent rien à dire de positif. Je suis dans le tunnel dépressif, dans le brouillard permanent, l'angoisse collée aux basques, la boule dans la gorge, le bide qui se tord, les pensées qui n'imaginent que le pire.
Hier pour la première fois j'ai dit "je souffre d'un trouble dépressif" plutôt que "je suis dépressive".
Ça change tout et rien à la fois. Ça me met à distance de tout ça. Ça me déresponsabilise. Ce n'est pas moi, c'est le trouble.
Et en même temps ça me victimise, ça me rend totalement passive. Je n'aime pas du tout ce positionnement.
Actuellement je suis dans le syndrome de Caliméro. J'ai le sentiment qu'on me veut du mal et surtout qu'on me DÉTESTE, que je vais perdre tout mon entourage, que je ne suis pas entendue quand je dis qu'on me fait du mal.
Je ne suis pourtant pas du genre passive. J'aime aller de l'avant, me secouer, me dire que ça finira par passer.
Et je sais que le temps, et la chimie, feront leur œuvre, que ce n'est qu'une question de jours ou de semaines dans le cas le plus pessimiste.
Pour autant je suis bloquée, je ne parviens pas à digérer toutes ces ruptures, toute cette amertume, tous ces abandons.
J'aimerais que le temps fasse vite son œuvre. Je n'ai pas envie de ressentir ce que je ressens. J'ai envie d'aller bien, d'être remise, d'être optimiste et heureuse.
J'ai envie de n'avoir rien à raconter car, heureuse, je suis trop occupée à vivre.
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