2022

Bilan

J’ai bien envie de faire un bilan de l’année 2022. J’en ressens beaucoup de positif mais pour autant je sais qu’il s’est passé plein de choses beaucoup moins cool. J’ai d’abord essayé de fonctionner de façon chronologique. Mais ça laissait des mois vides, sans grand événement. Ce n’est pas une année que j’ai vécu de cette façon, j’ai donc décidé de faire par catégories.

Vie professionnelle.

Le début d’année marque avant tout le début de mon nouveau travail, nouveau quartier, nouvel environnement. Je me suis tout de suite sentie très bien dans ces nouvelles missions. J’ai eu des années 2020/2021 très difficiles en terme professionnel. Je n’ai jamais trouvé mes marques sur ce nouveau poste que j’avais pris et j’ai beaucoup souffert d’un management à la fois trop détaché mais aussi sans aucune confiance ni autonomie. Je suis revenue au cœur des missions qui me plaisaient dans la recherche et je me sens à ma place et compétente.

Je n’ai pas de fausse note à donner sur cette année au niveau pro. Que du positif, que de l’épanouissement et un bon management. J’ai beaucoup travaillé en fin d’année mais je n’ai pas ressenti de frustration. Mais il est vrai que ça a pris beaucoup de place et que j’ai eu du mal à couper. Je finis cette année très fatiguée sur le plan pro mais aussi toujours aussi motivée de continuer à travailler dans un environnement sain et stimulant intellectuellement.

Une seule ombre au tableau, un collègue qui m’a dans le nez alors que nous étions potes et qui a été particulièrement odieux avec moi. J’ai eu du mal à prendre sur moi tous les jours, d’autant plus avec la fatigue. Je suis toujours très échaudée vis-à-vis de lui et j’espère qu’il se calmera en 2023. Certes, je pourrais laisser passer, ne pas du tout le calculer et prendre sur moi. Néanmoins il me semble essentiel au travail d’avoir une attitude professionnelle mais aussi d’un point de vue général de me faire respecter et de dire non aux agressions.

Vie sentimentale :

Le début d’année 2022 a été compliquée, j’ai revu Raphael qui m’avait beaucoup blessée fin 2021 après un début de rencontres des plus sympathiques. J’ai fini par informer son ex de notre aventure la nuit de mon cambriolage car je ne pouvais plus supporter qu’il ne prenne pas la mesure du mal qu’il m’avait fait. Il m’a alors avoué qu’ils étaient de nouveau ensemble mais que ce n’est pas ce qu’il voulait et qu’il ne pouvait visiblement pas résister à une belle femme. Il n’a pas plus compris par la suite mais j’ai le sentiment d’avoir agi pour moi-même. Je ne regrette pas et contrairement à ce qu’il a pu dire, ce n’est pas moi qui ai fait souffrir cette personne mais bien lui-même.

Suite à cette histoire j’ai fait une pause de plusieurs mois des applications car je me sentais amère de cette histoire et de l’amour en général. J’avais besoin de me retrouver, de me recentrer loin de la recherche de l’amour. J’ai commencé à écrire sur un blog sur cette expérience et les émotions que cela soulevait en moi. J’ai réussi à sortir de la recherche de l’amour à tous prix. Et surtout j’ai compris que je n’avais jamais l’esprit aussi léger que seule, à ne penser qu’à moi-même. C’est fou ce qu’un illustre inconnu peut prendre comme place dans ma tête alors qu’il n’a rien fait ou presque.

J’ai fini par reprendre les applis et faire quelques rencontres. Mais rien d’intéressant, tout était décevant.

Et je finis l’année avec une lecture, Vielle fille : une proposition de Marie Kock, qui me donne envie de continuer à ne plus mettre ma vie sentimentale au 1er plan. Si je fais le bilan, finalement tout ceci prend beaucoup de place pour beaucoup trop de déceptions. Je n’ai plus envie de ce type d’énergie actuellement. J’ai envie de me concentrer sur moi, mon évolution personnelle, mon mieux être, mes amitiés, mon travail, découvrir le monde, manger et boire de bonnes choses, continuer à écrire. Il y a tellement plus dans la vie que chercher l’amour, encore et toujours, et abimer son cœur face à des personnes qui ne savent pas ce qu’elles veulent et grignotent un peu plus ton égo.

J’ai aussi pris conscience que mon physique était loin de faire l’unanimité. Que je plais moins que je ne pourrais l’imaginer et qu’il faut bien se rendre à l’évidence, c’est souvent ce qui déplait quand on passe du virtuel au réel. Je ne fais pas partie de ces femmes avec qui on se projette à se promener dans la rue. Et c’est une raison supplémentaire de ne plus m’investir dans une quête qui m’use.

Vie relationnelle

La vie personnelle est évidemment ce qui a pris le plus de place dans ma vie, cette année tout autant que les autres.

J’ai fait des rencontres géniales au cours de cette année, renforcé des amitiés, fait des soirées et ça m’a fait un bien fou de parler à des inconnu.es, de me sentir intéressante et intéressée par autrui, de se poser des questions, de partager sur des sujets d’intérêt commun.

Au niveau des amitiés tout est plutôt au beau fixe même si je constate mon manque de patience et sans doute d’empathie, face à certaines attitudes, notamment le manque de remise en question. J’ai des ami.es qui vont mal mais qui refusent de regarder la vérité en face. Et au lieu d’insister, d’essayer de les sauver, je décide de prendre de la distance. Je ne suis personne pour indiquer à quelqu’un quoi faire. Tout ce qui est en moins pouvoir c’est de ne pas trop me laisser impacter par tout cela.

Je suis, je crois, toujours à l’écoute et prête à discuter. Mais je ne m’investis plus comme avant face à quelqu’un qui ne veut pas évoluer ou n’en est pas capable. Je sais désormais que c’est un combat perdu d’avance et surtout que ce n’est pas le mien mais celui de la personne.

Cette année également je crois que je me suis beaucoup plus affirmée, moins laissée faire et moins laissée toucher par ce qu’on pouvait penser de moi.

L’exemple le plus probant est celui de ma famille. J’ai dû prendre une décision extrêmement difficile cette année. Une décision qui je le savais, allait les mettre en colère et me couper d’eux. C’est évidemment ce qu’il s’est passé. J’en ai pris plein la figure et ce n’est pas tout à fait terminé. Mais à aucun moment je n’ai douté de ma valeur car je sais ce qui m’a motivée et je sais que je suis une bonne personne qui a pris la décision qui s’imposait. Je ne suis pas responsable du fait que d’autres membres de ma famille préfèrent me faire porter toutes les responsabilités plutôt que de se remettre en question et de ne pas se faire aider.

Je ne suis en aucune façon responsable du fait que ma sœur aille trop mal pour s’occuper de son enfant et ne pas le négliger. Je ne suis pas responsable du fait que ma grande sœur soit avec moi d’une exigence et d’une injustice qui dépassent l’entendement plutôt que de sortir de ses certitudes.

Je ne suis responsable que de moi-même. Et je suis l’une des seules dans cette famille à m’être engagée sur la voix de la thérapie depuis 7 ans désormais. Je n’ai donc aucune leçon à recevoir. Je cultive les relations avec les membres de ma famille qui m’acceptent telle que je suis et qui maintiennent le contact. J’aime toujours mes neveux et ma nièce à l’infini, mais ils ne sont plus des moyens de chantage qu’on peut me retourner.

Je suis présente, prête à aider, écouter, conseiller, consoler. Mais il est hors de question que je laisse un enfant dans une situation de négligence car la mère en question n’est pas capable de se remettre en question. J’aime mes neveux et il est m’est impossible de ne pas tout faire pour les aider, même si cela signifie me mettre ma famille à dos.

Je suis fière d’être sortie de cette dépendance affective que j’avais à leur égard. Fière d’être la tata que je suis et des valeurs qui sont les miennes. Je ne les braderai pour personne, pas même ma famille.

Vie psychologique 

Cette année j’ai vécu beaucoup de positif niveau santé mentale mais aussi des moments extrêmement difficiles.

En effet, mon nouveau travail m’a aidée à sortir la tête de l’eau et j’ai commencé à me sentir mieux dès le mois de janvier. C’est allé de mieux en mieux au cours des mois, j’ai fortement diminué les antidépresseurs jusqu’à les arrêter en mai. Je me sentais solide et prête à le faire. Prête à supporter les 15 jours de vertiges et de nausées. Et puis je n’avais pas le choix, je souffrais d’hypomanie, un effet secondaire régulier depuis quelques années.

Et je l’ai fait.

Mais je me suis sentie en parallèle extrêmement anxieuse et à cran. Au point d’avoir des idées noires et littéralement envie de crever fin juin. L’épisode caniculaire que nous avons vécu n’a pas aidée et je n’ai pas réussi à relativiser cette chaleur et

J’ai alors immédiatement contacté mon psychiatre qui m’a dit de reprendre immédiatement mes médicaments. Après 10 jours de mise en place j’ai très vite commencé à me sentir mieux. Mais je sentais aussi que j’étais encore atone, pas très motivée. J’étais là, je n’étais plus anxieuse, mais je ne faisais que survivre. Il n’y avait aucun sel.

J’ai laissé passer les vacances d’été, ces 10 jours merveilleux en Bretagne, dans cette énrgie totalement neutre.

Et puis j’ai augmenté mon traitement à mon retour de vacances. Et 10 jours plus tard j’ai senti le retour de la force de vie, de la motivation, de l’envie de faire des choses.

Cette épreuve a aussi mené à un nouveau diagnostic. Je ne souffre pas simplement d’un trouble anxieux dépressif, mais d’un trouble de l’humeur avec une force tendance à la dépression.

J’ai très mal vécu l’annonce mais j’ai fini par comprendre les choses. Par accepter que j’aurai sans doute besoin de médicaments toute ma vie et que c’était plus profond qu’un épisode dépressif ou une mauvais assise narcissique. Mon cerveau, toujours mon plus grand allié mais aussi celui qui me fait le plus en baver. Mais c’est également ce diagnostic qui m’a rendue plus paresseuse sur mon travail thérapeutique.

J’ai commencé une nouvelle thérapie en avril. L’ICV (intégration des cycles de vie) qui consiste à faire défiler des souvenirs un certain nombre de fois pendant une séance et de noter ce que je ressens, quel souvenir m’a plus parlé qu’un autre. Cela permet de remettre le passé à sa place et de ne plus réagir aux événements comme si on revivait un souvenir traumatique du passé.

J’ai mis du temps à ressentir un changement et surtout un effet. Mais je me souviens très bien de la séance où la mayonnaise a pris, où je suis ressortie apaisée et pleine de force.

Pour autant je crois que je ne m’investis qu’à moitié dans tout cela, de façon tout à fait détachée. Trop occupée à survivre, à soigner mon trouble mental, j’ai mis de côté la thérapie, en faisant une chose secondaire.

J’ai également parfois beaucoup de doutes sur le fait de me sentir bien. Je me dis que je vois beaucoup les névroses des autres, mais pas les miennes. Et j’ai encore du mal à me dire que c’est peut-être parce que j’en ai soigné un certain nombre. Je me dis aussi souvent que tout cela ne va pas durer et que le bien être que je ressens n’est qu’une illusion. La confiance en moi n’est pas encore à son paroxysme.

J’ai pourtant compris pas mal de choses cette année, dont une assez essentielle : je souffre d’un TCA aka les compulsions alimentaires. Je dis depuis tant de temps que je mange mes émotions sans jamais me dire que c’était profond et surtout un problème. C’était un état de fait, alors que je réalise aujourd’hui que c’est quelque chose sur lequel je peux travailler. Je rêve de perdre du poids, de cesser de détester mon visage et mon corps de plus en plus gros, tout en m’en sentant totalement incapable. J’espère pouvoir gérer cela à partir de 2023, me sentir suffisamment forte et capable pour cela. Ce n’est pas encore le cas, je me pense encore condamnée à mal manger, ne pas aimer le sport et être grosse.

J’aimerais que cette année à venir me donne l’opportunité d’accepter qui je suis ou la force de le changer pour me sentir mieux.

J’espère aussi que cette année sera sous le signe de la paix, de la découverte, de l’épanouissement et du mouvement. Et évidemment d’amour sous toutes ses formes, sans quête à tous prix de l’amour romantique.

Je sais que je pourrais tout développer davantage, décortiquer, développer le positif, mais le vrai bilan résumé de cette année c’est que je me sens bien, que j’ai l’impression que ça a été une bonne année. Et c’est un grand pas pour la pessimiste que je suis de voir le verre à moitié plein malgré les tartines de merde que j’ai dû avaler en 2022. 

Extension du domaine de la meuf

Extension du domaine de la meuf

Par Emilie Bee