Vidage de crâne

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Je repense aux horreurs que m’ont dit ma mère et ma grande-sœur vendredi, en colère contre une décision difficile que j’ai prise. 

Entre autre chose “maman ne te pardonnera jamais si on lui enlève son petit fils.” 

Passons sur le fait que c’est totalement égoïste de penser à soi quand un enfant est en détresse. Je sais que ma décision ne pourra pas faire l’unanimité. 

Mais ma mère qui devrait me pardonner? La grande blague quand on sait qu’elle nous a fait grandir dans un foyer violent. J’y ai vécu entre mes 7,5 ans et mes 18 ans. Un beau-père avec une tendance à la violence dès qu’il se mettait à boire. Pas un alcoolisme quotidien, l’alcoolisme de celui qui ne sait pas arrêter et va ensuite dégueuler toute sa colère, avec une grande violence, sur sa famille. 

Ma mère devrait me pardonner de vouloir essayer d’aider mon neveu quand il m’a fallu des années de thérapie pour pardonner sa défaillance de parent et la violence du foyer dans lequel on a grandi? 

Je réalise avec ce conflit que ma famille, bien que soudée, est complètement pétée. 

Ma grande-sœur qui me dit “Il fallait nous en parler”. Moi de lui répondre “je t’en ai parlé lundi et tu m’as dit que tu n’allais rien faire et ne pas t’en mêler.”

Cette même sœur qui considère que sa voisine qui boit tous les soirs est alcoolique mais que sa petite sœur qui fume des joints tous les jours n’est pas une droguée. 

Ma mère et ma sœur me disent que je viens foutre le bordel, que je suis tellement malheureuse que je veux mettre le malheur sur ma famille, que je suis une sale égoïste qui ne comprend pas ce que c’est d’être mère. 

Car sauver un enfant qu’on ne parvient pas à sauver depuis 4 ans, ça ne peut être fait que par une personne qui est parent. Car je n’ai pas été l’enfant d’un foyer dysfonctionnel et violent. Car mes années de thérapie ne sont pas dues à une faille narcissique, à la défaillance de mon unique parent qui s’est ensuite engouffrée dans une relation d'emprise et a laissé la violence nous poursuivre jusqu’à la majorité du plus jeune. Car je n’ai pas le droit de vouloir donner à mon neveu ce qu’on ne nous a pas donné et qui nous amène là aujourd’hui.

Me pardonner moi de demander de l’aide à l’extérieur quand depuis 4 ans rien ne fonctionne. Me pardonner moi qui ai pardonné ma mère, mon beau-père, ma soeur qui me traite de folle et d’égoiste tous les ans. 

Tout ceci n’a pas de sens, pas d’organisation. J’essaye simplement de sortir de mon esprit les non sens de ma famille, leur haine à mon égard qui ressort dès que je ne veux plus fonctionner dans leur dysfonctionnement. 

Ma grande-sœur qui me dit qu’il faut communiquer, celle qui m’a écartée de sa vie et refusé de me parler pendant 6 mois l’an passé car en dépression je suis quelqu’un de négative. 

Cette famille qui croit tout mieux connaître que moi et qui me juge en permanence. Cette famille que j’aime infiniment alors que la moitié de ses membres m’a maltraitée et ce serait à eux de me pardonner aujourd’hui. 

Ma famille n’a que de la haine à mon égard et cela ressort dès que je ne vais pas dans leur sens. 

Sauf que je ne laisserai plus cette haine s’exprimer. Ma famille n’a pas plus le droit de m’insulter et de me diminuer, malgré tout l’amour que je leur porte. 

Extension du domaine de la meuf

Extension du domaine de la meuf

Par Emilie Bee